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assemblée générale de la FAR

Pour une campagne et une montagne vivantes et dynamiques sans loup

AG





vendredi 21 avril 2017

Réponse de l'équipe de Nathalie Arthaud



Bonjour Monsieur Gabert,
J’ai lu attentivement votre courrier que vous avez envoyé à Nathalie Arthaud, concernant le problème du loup. Vous avez défendu la nécessité de combattre cet animal sauvage, en utilisant de multiples arguments sur des terrains très variés. Votre argumentation est à l’évidence avisée et bien documentée.
Ce qui a attiré tout particulièrement mon attention, en tant que militant de Lutte ouvrière, c’est l’exposé que vous faites des conditions de vie des bergers et des éleveurs. Je remarque en particulier la mention des très faibles revenus de certains : 350 € par mois. De ce point de vue je me sens totalement solidaire de vous. Nathalie Arthaud le met clairement en avant dans son programme, on ne peut pas vivre dignement avec de tels revenus. Nous affirmons qu’un minimum vital ne peut pas être en dessous de 1 800 € net par mois, que ce soit un salaire, une retraite, une allocation, etc. Dans une société riche comme elle l’est, où l’on voit les milliards défiler à la télé, les milliards constituant les fortunes de la grande bourgeoisie (madame Bettencourt, la famille Peugeot, Bouygues, Dassault, etc.), il n’est pas normal de devoir vivre ou plutôt survivre avec de tels revenus. Vous dénoncez, à juste titre, le fait que les éleveurs doivent payer une partie des mécanismes de protection pour leurs troupeaux et en général faire l’avance de la totalité de la somme pendant des mois, ce qui ne me semble effectivement pas acceptable.
De manière plus générale, je ne trouve pas non plus acceptable que des bergers ou des éleveurs se trouvent victimes pures et simples de décisions générales qui leur échappent et sans qu’on tienne compte de leur intérêt, en l’occurrence la protection des loups. Les gouvernements qui ont décidé de ce genre de politique, ou leurs successeurs, devraient se sentir obligés de mettre en œuvre les moyens nécessaires à ce que les bergers et les éleveurs ne pâtissent pas de ces choix. Cependant, je ne suis pas étonné que les gouvernements traitent ces travailleurs sans leur accorder la moindre importance car c’est ce qu’on peut constater à peu près partout dans la société. Les gouvernements au service de la bourgeoisie et de l’accumulation de sa fortune ont pour habitude de se moquer du sort de la majorité de la population que constituent les travailleurs : ouvriers, employés, chômeurs, retraités, petits paysans, pêcheurs, artisans...
Sur le problème précis que vous soulevez, j’imagine bien que de gros paysans n’auraient aucun problème à mettre en œuvre clôture, surveillance et chiens, en quantité suffisante pour que l’existence du loup ne leur nuise pas. Ces gros paysans ne mettraient peut être même rien en œuvre, se contentant de laisser l’animal sauvage prélever sa dime sans que cela n’entame en rien leur fortune ou si peu. Ce n’est évidemment pas la même chose pour les bergers et agriculteurs aux faibles revenus.
Dès aujourd’hui, l’Etat s’est révélé capable, lorsqu’il le décide, de mettre suffisamment d’argent à disposition et de mener des actions qui apparaissent comme acceptables par les éleveurs. C’est le cas à ma connaissance dans les Pyrénées Atlantiques (je connais bien cette région pour en être originaire) dans le Parc National des Pyrénées et ses abords sur la question de l’ours. Il faut dire que les ours semblent moins nombreux que les loups, d’après ce que vous décrivez. Le Parc est très attentif aux relations qu’il établi avec les éleveurs et ne lésine pas sur les indemnisations, la construction de cabanes pour les bergers et autres aides ou services. Le Parc mène des actions pour canaliser les randonneurs et les informer, en particulier sur le comportement à adopter vis-à-vis des chiens Patou. Cependant, l’Etat faisant des économies sur tous les services publics, le nombre de gardes du Parc diminue ces dernières années, leurs conditions de vie et de travail également, ce qui n’arrange pas la situation ! Au contraire, il faudrait sans doute renforcer et généraliser ces dispositifs. Quand on sait qu’il y a 6 millions de chômeurs dans ce pays, il y aurait certainement bien des volontaires pour devenir salariés de l’Etat s’occupant de services liés aux problématiques en question et ainsi soutenir les éleveurs et les bergers. Rappelons ici que les éleveurs et les bergers, alliés dans ce cas au Parc National, ont un rôle primordial dans l’entretien des montagnes et leur mise en valeur.
Il est évidemment absolument scandaleux que des éleveurs soient trainés devant les tribunaux pour des morsures de chiens Patou, gardiens de troupeaux, sur des randonneurs. L’information-prévention devrait être renforcée, les randonneurs victimes indemnisés et les éleveurs protégés de toute poursuite.
Pour conclure, j’affirme que la société actuelle marche sur la tête par bien des aspects. Pourtant je suis convaincu que l’humanité devrait pouvoir vivre en harmonie avec la nature, y compris avec la faune sauvage, y compris les loups et les ours. Il est probable cependant que la notion de régulation des populations de ces animaux doit être prise en compte et mise en œuvre.
Cette harmonie entre l’homme et la nature n’est pas possible aujourd’hui. Le cas que vous soulevez en est l’illustration éclatante. Ce n’est pas de votre faute, ni de celle des travailleurs des villes. Le système capitaliste n’arrive même pas à faire que la plupart des hommes s’en sortent et s’entendent. Nous vivons le chômage de masse et la misère, les guerres se multiplient, la barbarie du terrorisme se développe. Mais si l’économie et la société étaient organisées de telle sorte à ce que tous les êtres humains de cette planète puissent vivre dignement, bien des choses se traiteraient différemment et nous pourrions alors aborder nos relations avec la nature beaucoup plus sereinement. C’est ainsi que nous défendons l’idée d’une société communiste, qui serait une société humaine et harmonieuse.
Pour arriver à cela il faudra que l’ensemble des travailleurs des villes et des champs s’organisent, ensemble, pour changer le système capitaliste.
En espérant vous avoir éclairé sur notre programme et répondu à vos questionnements quant au problème du loup, n’hésitez pas à me joindre pour toute autre précision.
Veuillez recevoir mes meilleures salutations,

Denis
Equipe de campagne de Nathalie Arthaud – candidate à l’élection présidentielle 2017
Le 20/04/2017 

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